PAPYRIFERA

Les îles Caroline, au sein de la Micronésie, sont un berceau des voyageurs longue-distance les plus accomplis du Pacifique, Parmi les plus grands dangers auxquels ils sont confrontés, figurent les ouragans qui détruisent leurs bateaux -intelligents canoes à voile appelés waka-, les tempêtes qui noient les équipages ou les relâchent échoués sur une plage. Pour prévenir de tels désastres, les marins utilisent un « charme météorologique », croyant qu’il a le pouvoir de modifier la trajectoire d’approche du mauvais temps. Le charme s’appelle Hos et peut être fait de coquillage, de bois, de fibres ou racines végétales. A l’approche du mauvais temps, le navigateur saisit le Hos, souffle ensuite dans une conque pour invoquer les esprits et récite un chant pour repousser les sombres nuages. Dans le passé, le Hos était rangé dans une petite maison de l’esprit, situé au-dessus de la bôme reliant la coque au tangon. A peine la tempête passée, le Hos retournait dans sa maison d’esprit. De retour à terre, le puissant charme se rangeait dans le hangar du waka ; en aucun cas stocké en un lieu ordinaire. Les îles du Pacifique sont actuellement vulnérables à l’extrême aux dérèglements du climat. Les impacts les plus importants sont les destructions d’infrastructures terrestres, de plus intenses cyclones, des sécheresses plus longues, l’affaiblissement des cultures vivrières et des pêches locales, la mort de coraux, la réduction des mangroves, jusqu’à l’apparition de nouvelles maladies. Aujourd’hui nous sommes tous ensemble dans le même bateau, flottant à la surface de la planète et nous devons absolument prendre soin de l’environement visible mais pas seulement. Certaines anciennes croyances avaient un sens : celui de respecter le vivant et de maintenir l’harmonie du cosmos.